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Dans
les années 1850, un Britannique, Charles Frédéric
Worth s’est installé à Paris avec
sa famille pour ouvrir un salon de couturier.
Il a eu l’idée de présenter ses créations à ses
clients - en premier lieu, la princesse de Metternich et l’impératrice
Eugénie - en les faisant porter par des mannequins en chair et en os.
Le défilé de mode était né.
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Des
débuts prometteurs |
Né à Bourne
(Lincolnshire), Charles Frederick Worth (qui francisera
ultérieurement son prénom en Charles Frédéric)
fait son apprentissage à Londres, dans de grands
magasins de nouveautés, fournisseurs de l’aristocratie
britannique. Venu à Paris en 1845, il entre comme
premier commis chez Gagelin, rue Richelieu, dont il devient
l’associé au bout de quelques années
(cette maison a reçu en commande une partie du trousseau
de l’impératrice Eugénie, lors de son
mariage avec Napoléon III).
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Robe de 1860
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Robe de 1865
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Cherchant à accroître
son indépendance, Worth s’associe au Suédois
Gustave Bobergh pour l’ouverture en 1858 de sa propre
maison dans une rue nouvellement percée, 7, rue
de la Paix, maison qui deviendra le lieu de rendez-vous
des élégantes parisiennes. Après des
débuts difficiles, Worth s’attire la clientèle
de l’épouse de l’ambassadeur d’Autriche,
la princesse de Metternich, qui le présente à l’impératrice
Eugénie. Cette dernière, séduite,
en fait son couturier attitré.
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Spécialisé dans
les robes de bal, il est à l’origine du renouveau
de la soierie lyonnaise et puise dans un registre très
vaste de motifs de dentelle et de broderie. Il profite
d’innovations techniques comme l’apparition
de la dentelle mécanique ou celle des colorants
industriels, qui lui permettent de proposer des coloris
inédits.
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Robe
de 1866
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Robe de 1872
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La
contribution majeure de Worth à la couture ne réside pas
dans une conception révolutionnaire du vêtement
féminin, mais plutôt dans un remarquable sens
du commerce, qui lui permet de transformer la couture en
une industrie de luxe. Il est le premier, en effet, à comprendre
qu’il est essentiel de vendre ses modèles
bien au-dessus de leur prix de revient, tout en favorisant
une mode ostentatoire et luxueuse qui correspond bien aux
aspirations de sa clientèle. Il reçoit sa
clientèle dans de vastes salons à l’allure
de salles de bal, où il montre ses modèles
et présente ses collections saisonnières
sur de vrais mannequins.
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Les
années de gloire
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La
chute de l’Empire et l’avènement de la IIIe
République n’affectent pas l’activité du
fournisseur des familles royales italienne, espagnole,
hollandaise et russe, ainsi que des héritières
américaines. À Paris, il habille aussi bien
les femmes du monde que les actrices.
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Robe de 1876
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Robe de 1878
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En
1874, les deux fils du fondateur, Jean-Philippe et Gaston
Worth,
entrent dans l’affaire familiale, le premier pour
s’occuper de la création, le second pour prendre
en charge la gestion des finances. Malgré la concurrence
de Jeanne Paquin, de Jacques Doucet et des sœurs Callot,
la maison Worth, qui ouvre une succursale à Londres
en 1902, continue de prospérer. Étendant
son activité à la confection de luxe, elle
s’attache même les services de Paul Poiret
pendant quelques années, avant que ce dernier fonde
sa propre maison, en 1904.
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Une
succession difficile
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Après
le retrait de Jean-Philippe Worth, en 1910, Jean-Charles,
fils de Gaston, reprend la direction artistique de la maison
et son frère Jacques la direction administrative
en 1922. Exerçant d’importantes responsabilités
dans le monde de la couture, Jean-Charles est le fondateur
de l’école de la Chambre syndicale. En 1941,
il transmet la maison, très déclinante depuis
la crise des années trente, à ses deux fils,
Maurice et Roger Worth. Ces derniers la cédent en
1954 à la maison Paquin, qui prend le nom de Worth
Paquin avant de disparaître en 1956. Une succursale
britannique subsistera jusqu’en 1970.
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Robe de 1880
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Robe de 1885
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La
fabrication des parfums, lancée à partir de 1924 avec
Dans la nuit, se poursuivra avec la création de
Je reviens en 1934. Elle continuera, sous licence, après
la fermeture de la maison de couture : naîtront Fleurs
fraîches (1973), Miss Worth (1977), ainsi que deux
parfums pour hommes, Monsieur Worth (1969) et Worth pour
homme (1981), qui ont perpétué un nom aujourd’hui
mythique.
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